Les heures de travail se ralongent constamment, du moins aux Etats-Unis. Les pauses cafe, dejeuner, etc sont quasi inexistantes, la plupart des gens prenant leur repas au bureau, et travaillant sans discontinuer 10, 12 ou 14h par jour.
Cela dit, en realite peu de ces heures sont en fait efficaces: on lit le journal, envoie des emails, aussi bien personnels que professionels, fait son shopping en ligne, s'occupe de ses investissements, passe des coups de telephones personnels, etc sur le lieu de travail. Car on n'a pas le temps ou l'occasion de le faire en dehors du travail.
Puisque les criteres d'evaluation de la performance sont vagues, on se fie encore au seul critere du temps passe au bureau pour evaluer la performance. Peu d'entreprises ont conscience que le cerveau humain n'est pas un processeur d'ordinateur capable de faire des calculs 24h/24 sans discontinuer.
Mais en passant toutes ces heures au travail, on n'a plus le temps de s'occuper des taches personnelles, telles que passer a la banque, a la poste, faire ses achats, etc. On est donc contraint de les faire au travail, donc on n'est pas efficace. Mais au moins le boss nous voit au travail, ce qui le rassure sur notre performance et motivation.
Grand paradoxe de la vie active...
Le livre
Breaking the Mold de la professeur Lotte Bailyn au MIT explore ce paradoxe, en particulier les problemes que cette importance placee sur le temps passe au travail pose pour les familles et les femmes.
L'article
Time Wasted? It's well spent du NY Times, revele aussi ce probleme.
Un debut de prise de conscience aux Etats-Unis?
C'est un paradoxe auquel semblent echapper les thesards et professeurs, dont la vie professionnelle est beaucoup plus libre du point de vue des horaires. Mais ce n'est en fait que gageure: cette liberte entraine une abolition de la barriere travail/ vie privee, qui fait que l'on travaille plus, y compris a la maison, les soirs, le week end, etc.